Passer de la salle de classe au centre de biofabrication : comment un microcrédit contribue à combler les lacunes des étudiants en sciences
Pour les industries qui fabriquent des produits destinés à la consommation humaine, tels que les aliments, les boissons ou les médicaments, il est essentiel d’adhérer à un ensemble complet de réglementations. C’est pourquoi une équipe du Collège Algonquin, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et de BioCanrx s’est réunie pour créer un microcrédit sur mesure afin de fournir une formation dans ce domaine particulier. BioCanRx, un réseau de biothérapies contre le cancer qui collabore à la recherche, au développement et à la fabrication d’immunothérapies contre le cancer, a offert un soutien équivalent à eCampusOntario pour faire de ce microcrédit une réalité. Le microcrédit, consacré aux bonnes pratiques de fabrication, ou BPF, fait partie de l’ensemble des projets pilotes actuels d’eCampusOntario.
Les BPF sont un système qui permet de garantir que certains produits sont fabriqués conformément aux normes de l’agence. Dre Jennifer Quizi, directrice du Centre de fabrication de produits biothérapeuthiques et de l’installation de fabrication de virus à l’IRHO, explique comment les BPF sont utilisées pour la fabrication biologique :
« Toutes les biothérapies sont produites conformément aux BPF. La production de BPF est réglementée par des directives strictes pour garantir que le produit est sûr et efficace, en plus d’être supervisée par un système qualité. En étant aussi méticuleux et en suivant scrupuleusement ces lignes directrices tout en cherchant continuellement à améliorer la qualité, que ce soit en ce qui concerne le fonctionnement de l’installation, la formation du personnel ou le processus lui-même, nous intégrons la qualité dans le produit. C’est le but ultime d’une installation BPF. »
Le Collège Algonquin souhaitait depuis un certain temps ajouter des microcrédits à son offre de services. Aussi, lorsqu’eCampusOntario a émis une demande en juin 2020 pour que des équipes industrielles/éducatives développent des projets pilotes, ils ont sauté sur l’occasion de collaborer avec BioCanRx et l’IRHO. Les étudiants stagiaires d’Algonquin sont souvent placés dans le cadre du programme CanPRIME (Partenariat canadien pour la recherche en excellence en fabrication d’immunothérapies) de l’IRHO. La relation existante a permis à l’équipe de co-développer plus facilement un titre de compétences reflétant le programme d’études existant d’Algonquin et ciblant des compétences précises que les employeurs du secteur de la biofabrication recherchent chez les nouvelles recrues. Rudy Jones, coordonnateur du programme de biotechnologie chez Algonquin, explique comment ils ont découvert ces besoins de l’industrie :
« Nous avons organisé une série de groupes de discussion où nous avons accueilli plusieurs entreprises qui utilisent les BPF, notamment l’industrie du cannabis, les produits radiopharmaceutiques et l’industrie alimentaire, dit-il. Nous nous sommes assis et avons tenu quatre séances d’une heure au cours desquelles nous avons interrogé les personnes qui emploient des diplômés sur les lacunes qu’elles constatent chez les nouvelles recrues. Ce qui saute aux yeux, c’est ce décalage entre la salle de classe et la réflexion nécessaire pour réussir dans l’industrie, pour comprendre les perspectives d’une entreprise, l’importance de la qualité, et appliquer ces vertus. »
Selon Jennifer, le partenariat pour le microcrédit a été bénéfique pour tous les membres de l’équipe du projet et sera bénéfique aux étudiants des programmes de biotechnologie ou d’autres programmes scientifiques, qui cherchent à se démarquer. « Nous croyions qu’il serait formidable d’offrir ce titre de compétences où nous présentons les principes de BPF à l’avance en vue d’accroître l’attrait des diplômés du programme de biotechnologie, dit-elle. Nous fabriquons également des produits utilisés dans les essais cliniques, donc la rétention est une préoccupation importante, car il faut trouver une personne hautement spécialisée qui s’intéresse à ce genre de travail et qualifiée pour le faire. »
Selon Dre Megan Mahoney, directrice des affaires scientifiques et des programmes de formation chez BioCanRx, il s’agit autant de combler les lacunes en matière de compétences des individus que d’améliorer la capacité de fabrication au Canada. « C’est une excellente occasion d’accroître l’accessibilité à travers le Canada, dit-elle. Je crois qu’une fois qu’il sera mis en place, nous aurons l’occasion de promouvoir ce microcrédit auprès d’organisations pour lesquelles il serait utile, y compris des établissements universitaires et des partenaires de l’industrie. »
Le microcrédit devrait être prêt pour les apprenants au printemps 2021. Les campus ont une capacité limitée pour les cours en présentiel à cause de la COVID-19, donc la première version du titre de compétences sera offerte en ligne, mais cela pourrait être un avantage inattendu. « Je pense que c’est une excellente occasion d’accroître l’accessibilité à travers le Canada, déclare Megan. Je pense qu’une fois qu’il sera mis en place, nous aurons l’occasion de vraiment promouvoir ce microcrédit. Nous avons des organisations à travers le Canada que cela aiderait vraiment, y compris des établissements universitaires et des partenaires de l’industrie. »
Le gouvernement de l’Ontario a récemment annoncé un investissement important dans le développement de microcrédits sur trois ans, un partenariat avec eCampusOntario pour améliorer la stratégie de la province en matière de microcrédits. Cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur le travail d’eCampusOntario en matière de microcrédits.