Économies ouvertes : Abordabilité dans l’enseignement supérieur

Économies ouvertes : Abordabilité dans l’enseignement supérieur

Bibliothèque libre d’eCampusOntario

La raison d’être de l’éducation ouverte a toujours été de rendre l’éducation accessible à tous : une possibilité considérablement élargie par les avancées technologiques et étroitement liée à celles-ci. Dans le cadre de leur mission visant à rendre l’éducation accessible à tous, les personnes travaillant dans le domaine de l’éducation ouverte ont concentré leurs efforts sur la création et le soutien aux infrastructures de ressources éducatives « libres d’utilisation », sous licence ouverte, connues sous le nom de ressources éducatives libres (REL) : 

« Des matériels d’apprentissage, d’enseignement, et de recherche sur tout format et support, relevant du domaine public ou bien protégés par le droit d’auteur et publiés sous licence ouverte, qui autorisent leur consultation, leur réutilisation, leur utilisation à d’autres fins, leur adaptation et leur redistribution gratuites par d’autres. » (UNESCO) 

Short History of OER (la petite histoire des REL), par Lillian Hogendoorn, utilisée sous licence CC BY 4.0 (en anglais seulement).

En effet, l’accès aux REL « libres d’utilisation » a permis aux étudiants d’économiser des millions de dollars rien qu’en Ontario (voir l’impact suivi par eCampusOntario depuis 2017). Pourtant, aucune de ces ressources n’est exempte de travail ou de coûts en matière de création, de mise à disposition, d’hébergement et de mise à jour. Ces coûts ont généralement été pris en charge par les établissements postsecondaires, les organismes sans but lucratif et les associations professionnelles, avec un financement provenant principalement des gouvernements et des fondations, ce qui soulève la question délicate, dans l’éducation ouverte comme dans tous les mouvements ouverts, de savoir comment ce travail est soutenu financièrement sans dépendre uniquement d’un financement externe. La valeur des REL pour les étudiants et le secteur de l’enseignement postsecondaire exige l’existence continue et la maintenance permanente des infrastructures technologiques et humaines qui soutiennent leur création, leur utilisation et leur croissance. 

Financer ses études postsecondaires 

Le coût moyen d’une formation de premier cycle au Canada est de 7 360 $ par an, et l’Ontario se situe à l’extrémité supérieure de la fourchette, avec 8 514 $ (Statistique Canada, tableau 37-10-0045-01). Les collèges de l’Ontario affichent une fourchette de 2 400 $ à 5 000 $ par an selon le type de programme (OCAS, 2025). Les institutions autochtones de l’Ontario sont dans une position unique, la plupart d’entre elles s’associant avec des collèges et des universités de l’Ontario pour offrir des programmes menant à un diplôme ou à un certificat, selon le cas, ou encore offrant des programmes uniques. Les frais de scolarité dans les institutions autochtones sont donc très variables, et sont souvent fixés par ou en collaboration avec des collèges ou des universités partenaires. La moyenne se trouve dans une fourchette similaire.  Outre les frais pour s’inscrire dans un établissement postsecondaire, les étudiants et les familles doivent également prévoir un budget pour le logement, les services publics, la nourriture, les communications et les transports, afin de couvrir le coût de la vie de base. En Ontario, le coût du loyer moyen d’un appartement d’une pièce a augmenté de 18 %, passant de 1 106 $ en 2021 à 1 310 $ en 2024 (SCHL, 2025). Le coût de la vie continue également à augmenter dans d’autres domainesi.

Texte optionnel : Le tableau Coût des études postsecondaires – Premier cycle compare la moyenne des frais de scolarité et des frais obligatoires pour le Canada et l’Ontario entre 2020-2021 et les données préliminaires du sondage 2024-2025 recueillies par Statistique Canada. 

En 2020-2021, la moyenne canadienne était de 6580 $ et les frais obligatoires de 928 $. La moyenne de l’Ontario était de 7 938 $ et les frais obligatoires de 953 $. 

En 2021-2022, la moyenne canadienne était de 6 660 $ et les frais obligatoires de 999 $. La moyenne de l’Ontario était de 7 850 $ et les frais obligatoires de 1 037 $. 

En 2022-2023, la moyenne canadienne était de 6 871 $ et les frais obligatoires de 1 044 $. La moyenne de l’Ontario était de 7 995 $ et les frais obligatoires de 1 108 $. 

En 2023-2024, la moyenne canadienne était de 7 152 $ et les frais obligatoires de 1 109 $. La moyenne de l’Ontario était de 8 271 $ et les frais obligatoires de 1 182 $. 

En 2024-2025, la moyenne canadienne était de 7 360 $ et les frais obligatoires de 1 159 $. La moyenne de l’Ontario était de 8 514 $ et les frais obligatoires de 1 253 $.

Figure 1. Coût des études postsecondaires au premier cycle avec comparaison entre la moyenne canadienne et la moyenne ontarienne de 2020-2021 aux données préliminaires de 2024-2025ii.  

Outre les frais de scolarité et d’inscription, l’obtention d’un diplôme d’études supérieures entraîne des coûts supplémentaires. L’un de ces coûts supplémentaires est celui des ressources éducatives nécessaires pour suivre les cours. Ces ressources éducatives peuvent comprendre des manuels scolaires, des modules de cours et des logiciels spécialisés. Les coûts précis sont souvent difficiles à estimer, car ils peuvent varier considérablement selon le domaine d’étude et le niveau d’éducation. Par exemple, l’Université Brock fournit une estimation de 1 000 $ à 3 000 $, l’Université Queen’s, entre 1 100 $ et 5 821 $, et l’OCAS estime à 1 300 $ le coût pour les collèges de l’Ontario. Les efforts mis en œuvre par les établissements pour améliorer l’abordabilité et une solide collection de REL offrent des possibilités de réduire ces coûts, ce qui aurait une incidence sur la qualité de vie de quelque 940 722 étudiants inscrits dans 51 établissements d’enseignement postsecondaire en Ontario seulement (Statistique Canada, tableau 37-10-0277-01 pour les inscriptions du sondage le plus récent de 2022). Avec l’augmentation du coût de la vie, il est de plus en plus urgent d’assurer la transparence des coûts de ces ressources éducatives et de soutenir des solutions de rechange abordables lorsque cela est possible. 

Au cours des quatre dernières années, l’Ontario a pris des mesures importantes pour rendre l’éducation plus abordable. À travers la Stratégie d’apprentissage virtuel, la province a investi 70 millions de dollars pour accroître la capacité et les ressources des établissements postsecondaires de l’Ontario en matière d’apprentissage numérique (pour en savoir plus, cliquez ici). Une grande partie de ce travail a abouti à la création de plus de 600 nouvelles REL axées sur le Canada par des équipes de projet représentant l’ensemble du secteur de l’enseignement postsecondaire public de l’Ontario. De plus, le soutien au français en tant que langue seconde a commencé à combler le fossé entre les REL en anglais et en français disponibles dans le secteur de l’éducation. La province continue de soutenir ces objectifs par l’intermédiaire du projet de loi 166 et des directives ministérielles subséquentes, qui favorisent la transparence des coûts en exigeant que les coûts des ressources éducatives soient indiqués dans les plans de cours ou sur le site Web d’un établissement avant le début du cours.  

Le marché des ressources éducatives 

Dans ce contexte financier plus large, il est nécessaire d’envisager des modèles de co-investissement pour la maintenance et le soutien des REL à tous les stades. eCampusOntario a exploré les partenariats qui peuvent avoir un impact sur les options d’apprentissage abordable, assurer la promotion continue de l’équité et favoriser l’innovation dans des publications antérieures, comme le détaille le rapport Apprentissage abordable, impact durable : comment les REL et les partenariats permettent aux étudiants d’économiser de l’argent. Grâce à des partenariats avec des groupes d’étudiants, des organisations externes et des établissements, il est possible d’utiliser des substituts de modèles financiers pour soutenir des ressources éducatives à faible coût pour les apprenants et les apprenantes dans le cadre plus large des initiatives en matière d’abordabilité.  

Le modèle financier utilisé par un établissement ou un enseignant doit être évalué dans le contexte qui lui est propre : les cours dans lesquels ces matériaux abordables ou ouverts seront utilisés. Pour ce faire, il faut d’abord considérer chaque cours comme un marché à part entière, avec une liquidité déterminée. Dans les scénarios où les apprenants d’un cours donné achètent des manuels scolaires, on peut voir une situation où 100 étudiants paient chacun 100 $ pour un manuel, ce qui valorise le cours en question à 10 000 $ en valeur de marché. Dans ce marché donné, une initiative ouverte ou abordable avec un modèle financier incluant le co-investissement peut, par exemple, proposer l’utilisation et l’exploitation de 20 % de la valeur totale du marché, soit une somme de 2 000 $. Ces fonds, par l’intermédiaire de mécanismes et de moyens déterminés et créés par les co-investisseurs, peuvent être utilisés pour soutenir la création, l’utilisation et la croissance continue d’une ressource éducative à faible coût. Les 80 % restants du marché initial peuvent être considérés comme des économies pour les apprenants.  

Dans ces conversations en évolution, il y a beaucoup à apprendre directement de la façon dont les divers établissements postsecondaires de l’Ontario conçoivent, entretiennent et soutiennent l’éducation ouverte et améliorent l’abordabilité.  

Leçons tirées du secteur postsecondaire de l’Ontario 

La carte interactive ci-dessous présente quelques-unes des nombreuses initiatives mises en œuvre dans le secteur postsecondaire de l’Ontario. Cette carte n’est pas exhaustive, mais elle vise à illustrer l’étendue des types d’initiatives soutenant les REL et l’apprentissage abordable dans la province, ainsi qu’à inspirer d’autres établissements à envisager des moyens de mettre en œuvre leurs propres initiatives.  

Vous pouvez également en apprendre plus sur l’évaluation de la réceptivité et de la mobilisation actuelle de votre établissement à l’égard des initiatives ouvertes et abordables dans le document Sur la voie de l’ouverture, qui présente les principaux résultats d’une étude portant sur la capacité des établissements d’enseignement postsecondaires de l’Ontario à soutenir l’ouverture. 

Vous souhaitez en savoir plus? 

Alors que nous naviguons dans l’avenir de l’abordabilité de l’enseignement supérieur, la durabilité des REL et des initiatives d’éducation ouverte doit rester au premier plan de nos discussions. En encourageant les modèles financiers collaboratifs, le soutien des établissements et la défense continue des intérêts, nous pouvons garantir que l’éducation ouverte reste une solution viable et efficace pour rendre l’apprentissage accessible à tous. L’engagement en faveur de l’abordabilité, de l’équité et de l’innovation dans l’éducation définira la manière dont les établissements et les apprenants prospèrent dans un monde de plus en plus numérique et interconnecté. 

eCampusOntario et ses partenaires approfondiront ces questions tout au long de la Semaine de l’éducation ouverte. Participez à la conversation lors de l’un des événements de la Semaine de l’éducation ouverte ci-dessous : 

Pour les établissements postsecondaires de l’Ontario, eCampusOntario propose une formation de base sur l’éducation ouverte et l’éducation numérique en anglais et en français. 

Découvrez ici l’ensemble des offres de perfectionnement professionnel d’eCampusOntario. 

À propos d’eCampusOntario 

eCampusOntario est un champion de l’éducation ouverte en Ontario depuis 2017, dans le cadre de sa mission globale visant à faire progresser la participation numérique dans l’enseignement postsecondaire et à soutenir les établissements et les apprenants dans leur participation à l’avenir de l’apprentissage et du travail. 

Références 

Brown, M. (2018, April 1). The cost of a Canadian university education in six charts. Macleans. https://macleans.ca/education/the-cost-of-a-canadian-university-education-in-six-charts/  

Canada Mortgage and Housing Corporation. (2025). Housing Market Information Portal. https://www03.cmhc-schl.gc.ca/hmip-pimh/en#Profile/1/1/Canada  

Hogendoorn, L. (2020, July 1). Short history of OER. https://h5pstudio.ecampusontario.ca/content/4804  

OCAS. (2025). Paying for college: Tuition and financial assistance. https://www.ontariocolleges.ca/en/colleges/paying-for-college  

Statistics Canada. (2024, May 16). Canadians are facing higher levels of food insecurity. https://www.statcan.gc.ca/o1/en/plus/6257-canadians-are-facing-higher-levels-food-insecurity  

Statistics Canada. Table 37-10-0018-01  Postsecondary enrolments, by registration status, institution type, status of student in Canada and gender. DOI:https://doi.org/10.25318/3710001801-eng 

Statistics Canada. Table 37-10-0277-01 Postsecondary enrolments, by detailed field of study, institution, and program and student characteristics. DOI: https://doi.org/10.25318/3710027701-eng  

Statistics Canada. Table 37-10-0045-01 Canadian and international tuition fees by level of study (current dollars). DOI: https://doi.org/10.25318/3710004501-eng 

Statistics Canada. Table 37-10-0046-01 Canadian students additional compulsory fees by level of study DOI: https://doi.org/10.25318/3710004601-eng  

Wickham, E. (2025, January 31). After three cities in Ontario declare food insecurity an emergency, experts hope for more action from Doug Ford. PressProgress. https://pressprogress.ca/after-three-cities-in-ontario-declare-food-insecurity-an-emergency-experts-hope-for-more-action-from-doug-ford/